Ma Muse s’amuse et m’use

Muse qui muse m’use

Et m’amuse la belle,

Qui souvent me méduse

Mais me laisse rebelle.

 

Tu m’as laissé m’user

Dans de vains tourbillons

Des mots par toi tissés,

Pour me faire un bâillon.

 

En RTT t’étais,

Pauvre petite sotte.

En haut de ton Palais,

Ou avec tes griottes.

 

Bien que tu me muselles,

J’attendais le moment.

Après tout les muses, elles,

Ont quelques agréments.

 

Je t’avais pourtant dit

Que j’avais un nouveau

Lieu de vie, un lieu-dit,

Ouvert à tes assauts.

 

Mes mots n’avaient de queue,

Ni de tête bien sûr.

L’Idée ne venait que

Raviver mes blessures.

 

Muse de mes silences,

Te voilà revenue

Comme une providence.

Plus de doute vécu !

 

Mène-moi vers l’endroit

Des rivières éternelles

Où l’on ne craint du froid

Que le baiser charnel.

 

Ouvre-moi tes prairies,

Vertes et abondantes,

Pour colorer ma vie,

Et l’orner d’amarantes.

 

Offre-moi des baisers

De tes lèvres tremblantes.

J’irai pour toi puiser

Le divin qui me hante.

 

Tu vois bien quand tu veux !

Ton souffle dans l’oreille,

Muse de mes aïeux,

Me rappelle et m’éveille.

 

Muse qui muse m’use

Et m’amuse parfois.

Qui souvent me méduse

Et me laisse pantois.

 

Jean-Charles Theillac

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Aux Fêtes, à Bayonne

L’influence « Nougaresque » m’inspire beaucoup en ce moment. Mais d’où me vient cela? C’est la mélodie de « L’île de Ré » que j’ai pris pour modèle.


Dans ce pays basque

Les jours de bourrasque

On trinque du casque

Malin

Ardeur magnanime

Que la voix ranime

Et la pantomime

Soudain

Fêtes de Bayonne

Faîtes la braconne

D’humeur vagabonne

La nuit

Et l’arc-en-ciel

À l’aube s’éveille

Gouleyant de miel

Des trottoirs meurtris

 

Chassant le gugusse

D’un bel abribus

Passe l’autobus

Des Fêtes

S’arriment au bastaque

Les voiles qui claquent

C’est comme un ressac

De mer

Trompettes en bouche

D’un air plutôt louche

Et les mains la touche

Pépère

Un regard coquin

Un coup de rouquin

D’un geste taquin

La main sur ta bouche

 

L’éclat satirique

D’échotier typique

Donne la réplique

En vain

Brandit sa carafe

Comme un soûlographe

Qui n’aurait plus soif

De vin

Une fée gentille

D’un geste tortille

Sa belle mantille

De soie

Et l’abbé bébête

Depuis là-bas guette

Où il fait banquette

De billes de bois

 

Et la carambole

Des gouttes d’alcool

Et des farandoles

M’obsède

Pour quelques grincheux

C’est plutôt piteux

Les soirs douloureux

De coups

Le bon roi Léon

Seigneur des Vascons

Depuis son balcon

Nous guette

D’humeur anodine

Il joue en sourdine

Les airs « grenadine »

De nos villageois

 

Du Pont Saint-Esprit

Quelques clapotis

Mêlent chuchotis

Et puis

Epuisés d’ados

Pantalons crados

Foulards indigos

Collants

Voguant au grand foc

Des couples loufoques

Se font, se disloquent

Souvent

Aux Fêtes, à Bayonne

Lurons et luronnes

Partout se bidonnent

Comm’ c’est exaltant !

 

29 juillet 2008

 

Coup de gueule (re)

Pour illustrer mon texte,  je vous propose d’écouter Georges Brassens dans
« La ballade des gens qui sont nés quelque part « publiée en 1972.
C’est bien mieux dit que je ne pourrais le faire, alors pourquoi s’en priver.

J’en ai marre d’entendre les mêmes mots idiots
Je vous le dis tout net. Qualifier l’étranger
Qui depuis quarante ans traine le lourd chariot
D’adjectifs et de noms Ô combien dépassés.

Je n’accepterai plus qu’on m’imposât l’écoute,
D’insultes envers ceux qui n’ont pas mérité,
Quelle que soit l’origine et quelle que soit la route,
D’être à ce point l’objet d’une haine héritée.

Les bougnoules, les ratons, les nègres, les youpins,
Autant de noms charmants prononcés en riant,
Par de vrais ramollis et de pâles crétins,
Médiocres franchouillards, va-t-en guerre inconscients.

Les cons sont de tous ordres et de toutes origines(*)
De tout’s couleurs de peaux mais ce sont eux aussi,
Des êtres à part entière, qui bien sûr nous chagrinent,
Mais que serait le monde sans ces êtres ainsi.

Tolérer de son mieux l’intolérable idée
Sous prétexte de gloire à l’amer souvenir,
Que des hommes subissent la vindicte passée
D’autres hommes ignorant leur propre devenir.

Je suis intolérant face aux propos abjects
Prononcés ça et là, faute de tolérance,
D’agités du bas ventre en mal d’intelligence,
Des racornis du bulbe, des absents de l’affect.

Je n’ai aucune haine, ne vous méprenez pas,
Seulement un’ colère, voire un écœurement,
Face aux discours ambiants, je n’imaginais pas
Qu’on en soit encore là, avec ces errements.

Jean-Charles Theillac

(*)Voir mon texte : « Histoire à la con »

Chauny 62

« C’était bien chez Laurette, quand on faisait la fête,

C’était bien c’était chouette quand on était fauché »

Ma Laurette en ce temps s’appelait Marguerite.

Elle tenait un bistrot quelque peu insolite :

Le comptoir en vieux bois, le mobilier coquet,

Donnaient une belle âme à ce petit troquet.

 

L’ambiance ainsi créée était très appréciée

Des jeunes gens fougueux que nous étions alors.

La maîtresse des lieux, tel un bon tenancier

Maniait le « bâton » comme un sergent-major.

 

Avec tous ces jeunes, pas facile à gérer,

Elle excellait surtout, dans la diplomatie.

Les rencontres fortuites, qu’elle savait provoquer,

De son air ingénu à quelques facéties.

 

Avec sa Thunderbird, André-Marie le beau,

Et Francis en Alpha, à cette époque-là

La caisse, c’était la classe, moi j’avais un’ Simca

Ce point de rendez-vous c’était l’Eldorado.

 

Et puis y’avaient les filles, très important les filles.

Un juke-box de légende égrenait Adamo :

« Mais laisse mes mains sur tes hanches », c’était beau.

C’était chouette ce temps, celui de la gambille.

 

Mes Violaine, Lydie, Françoise et Anne-Marie

Étaient de vraies copines, des flirts à l’infini,

Ou de vraies amourettes que nous chantaient Leny

Les soirs de vague à l’âme et de mélancolie.

 

Madame Marguerite, elle aussi consolait

Nos cœurs tendres et gros, des rendez-vous manqués,

Des regards échappés vers d’autres freluquets,

De l’absence chagrine d’une belle manquée.

 

Au coin de cette rue, dans ce bistrot sans nom,

J’y ai des souvenirs merveilleux et cruels,

Mais j’en garde l’odeur et le goût de citron

D’un Martini glacé partagé avec elle.

 

28 juillet 2008

 

Jean-Charles Theillac

 

Les Fêtes de Bayonne


le chant original de Léon Roi de Bayonne

Les Fêtes de Bayonne vont habiller de blanc

Les petits personnages d’un peuple d’aoûtiens

Avide d’allégresse, de danses et de chants

Et d’agapes festives, que de bons citoyens.

 

De la Nive à l’Adour, ils arrivent en tous sens

Mêlant la bonne humeur des comptoirs alignés,

Passages obligés pour générer l’ambiance

De cette quinte d’août, tous soucis épargnés.

 

Foulards et ceintur’s rouges à ce blanc associés

Confèrent en quelque sorte une fois dans l’année

L’Egalité d’un peuple, d’Euskadi ou d’ailleurs,

Par le bon roi Léon, majestueux veilleur.

 

Habillées comme ceci, avez-vous remarqué

La beauté et la classe des femmes bayonnaises

Qu’avec des yeux discrets on ne peut taquiner

Partager pour un temps des sentiments de braise.

 

Les vaches et taureaux font partie de la fête

Bien que certains y laissent les oreilles et la queue,

Et la vie pour finir, en daube dans l’assiette

De convivial’s agapes confiées au maître queux.

 

Hommage soit rendu à tous ces musiciens

Arpentant sans relâche les artères de la ville

Les bandas des quartiers, eternels gardiens

Des airs séculaires que les txistus distillent.

 

Les Fêtes de Bayonne, c’est notre Carnaval

La fiesta, la parade, fandangos en vedette,

La « mascleta » des cœurs, bleus et blancs de l’ovale,

Des quatre coins de France, on y vient pour la fête.

 

Jean-Charles Theillac

Et la vie a gagné

Inspiré par la musique de « Une petite fille » de Claude Nougaro


Une femme s’en va loin de tout et des siens
Pour ne plus revenir
Elle a abandonné ce qui faisait le lien
Du passé à venir
Elle a rayé mon nom de sa liste de noms
Et de son téléphone
Elle ne me répond plus, c’est « je t’aime moi non plus »
Comme si y’avait personne.
Elle voudrait me faire croire, qu’elle ne me verra plus
Plus jamais, plus jamais,
Elle m’a mis au placard près des manches à balai
Et des chiffons poisseux
Recouvrant ma mémoire d’un voile pernicieux
De brouillard et de sang
Pour faire un souvenir de son corps délicieux
Elle s’habille en volcan

 

Je t’aime et t’aimerai tout le restant des jours
Et des nuits sans sommeil
Ne plus jamais souffrir, ne plus voir le soleil
Réchauffer notre amour.
En bouteille j’ai mis, mon amour à la mer
Et j’attends depuis lors,
La vague salutaire, portant l’écume amère,
D’un nouveau bouton d’or
Qui viendrait parfumer mes pensées, mes amours
Et le goût de ta peau
Reviens, reviens veux-tu, je t’attends chaque jour
Et demain sera beau
Celui que t’attendais, que t’as jamais revu
Et qui te veut hélas
A fait la connerie de jouer les « m’as-tu vu »
Avec son brelan d’as.

 

Mais je n’ai que mon cœur pour me battre avec toi
Et ta paire de piques
Derrière mes carreaux je t’abats mon tapis
Et je reste stoïque
Trois cartes et c’est trois piques et ta paire ça fait « flush »
Je l’ai bien dans l’baba
Je peux rentrer chez moi, j’ai encore l’air plus moche
Et t’attendre là-bas
Nous irons sous la pluie affronter l’élément
A deux, nous serons là
Attendre le soleil comme deux vieux amants
Et puis… te revoilà.
Mon cœur claque de joie, mes lèvres vont vers toi
Tu m’as beaucoup manqué
Je te veux, je te aime, qu’on est bien toi et moi
Et la vie a gagné.

 

Prends-moi dans tes bras et garde-moi longtemps.

 

Jean-Charles Theillac

Pour un monde meilleur

Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer.

La réponse à cela, est commune à chacun.

Tout le monde sait dire, oui ou non ou aucun,

Alors les religions peuvent argumenter.

 

En y regardant bien, c’est un peu la panique :

Ceux qui sont survenus et qui sont encor’ là,

Ceux qui doivent arriver un jour de l’au-delà,

Tous les Dieux de la Grèce et la Rome antique.

 

Pourquoi nous faire le « coup » d’une femm’ sainte et pure

Enfantant un messie ou un « chargé d’affaires »

Divines, il est vrai, multicarte solaire,

Pour sauver la planète de toutes salissures ?

 

Elle en aurait besoin pourtant, d’un nettoyage,

Cette terre souillée, par le sang et la gangue :

La misère et les larmes des hommes dans la cangue,

Et ses enfants mourants dans tous ces paysages.

 

Il y a bien un monde qui existe en l’éther,

Nous en sommes tous issus et nous y retournons.

Il est fait de Lumière, pas celle qui éclaire,

Source d’éternité, subtile vibration.

 

Nous n’en revenons pas, mais tous, nous en venons.

Notre âme et notre esprit sont la source de vie,

Sans laquelle il n’est rien dans notre condition.

Notre corps et notre âme sont un bien indivis.

 

Les sphères de ces cieux sont des « terres » fécondes

Qu’il nous faudra atteindre pour rejoindre le Haut.

Le temps et l’espace ne sont pas de ce monde,

Comment imaginer cet « havre » du très beau.

 


« Dieu a crée l’Homme, et ensuite pour le remercier, l’homme a crée Dieu » Philippe Geluck

Jean-Charles Theillac