La flèche

Une flèche a brisé dans mon for intérieur,
Quelque chose de bien qui me venait d’ailleurs.
Cupidon a eu l’heur de ne pas la stopper,
Malgré l’aide et l’appui qu’il m’avait accordés.
C’est qu’elle devait frapper ma conscience enterrée,
Au point de renoncer à toute volupté.

 
Les belles aquitaines qui m’avaient approchées
Et qui semblaient me dire : «  qu’avez-vous à piocher ? »
Dans mon jeu sans atout, elles demandaient les dames,
Par le roi j’entamais, et me retrouvais nu.
Devant autant d’aplomb détenu par ces femmes,
Je cessais la partie,  faute à ces ingénues.

 
Il m’est bien arrivé d’avoir quelque succès.
Éros et Cupidon ont usé à l’excès
Des flèches de tout bois pour transpercer les cœurs
De ces dames en goguette sur le sentier d’amour,
Qui monte et puis descend, mais qui mène toujours,
Vers de gris pâturages, sans vaincu ni vainqueur.

 
Je n’renonc’rais jamais à l’art d’aimer les femmes.
Du moindre de ses bustes, à Vénus elle-même,
J’admirerai les belles, jusqu’à ce qu’elles m’aiment,
Même si je devais leur ouvrir(e) mon âme.
Et si par nonchalance, je passais le délai,
Sifflez-moi, s’il vous plait, je suis parfois distrait.

 

 

Jean-Charles Theillac