VIRY-NOUREUIL

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A Noëlle

« Nous étions quelque uns qui attendions la gloire »
A cet âge bien sûr il est permis d’y croire
Surtout qu’en 57, c’était les belles années
Vingt ans encore bientôt, elles seront terminées.

Gérald, Roger, Mireille, Bernard, Clotaire, Gaston,
Mes amis de jeunesse, mes amours à tâtons,
C’était derrière l’église que nous découvrions
Nos jeunes académies et les premiers frissons.

Gaston nous confessait et c’était reparti
Pour un tour de manège devant la sacristie.
A deux pas un bistrot où il faisait bon vivre
Roudoudou, carambar, et du beurre en d’mi-livre.

Un merlan nous taillait bien en brosse, les cheveux
Court devant, ras derrière, pour de jeunes morveux
C’était réglementaire et fallait pas broncher
Nos rêves « brandoesques », étaient presque un pêché.

Le rock était bien loin de ce petit village
Un coin de Picardie, un peu triste, un peu sage
Avec l’idiot Homère et le père fouettard.
Il s’appelait « Lecoq ». C’était un vieux lascar.

Il aimait les enfants, mais eux ne l’aimaient pas.
Au sortir de l’école, il emboîtait leurs pas
Pour, disait-il, « offrir » un peu de chocolat ;
Mais les gosses couraient, apeurés par ce gars.

Et lui courait derrière en criant « Attendez ! »
Sa pipe entre les dents, celles qui lui restaient.
Quand il n’était pas ivre, les mômes l’acceptaient,
Et notre « père Lecocq » de se rabibocher.

Et l’école. Ah ! L’école. C’était un monde « entier »
Où régnait un climat très « 3ème République ».
Il y’avait les tilleuls dans la cour de récré
Des maîtres et maîtresses issus de « la laïque ».

Tous en tabliers gris, et grâce à Mendès-France
Nous avons eu chacun, du lait chaud en pitance.
C’était la mère Mouillard qu’était la Madelon
Je la revoie encore nous tendant son cruchon.

Ah ! Ces belles années au rythme des saisons
Le long de cette Rive nous en faisions des bonds
Dans ce bel arbre creux, nous y prenions le quart,
Pour surveiller l’endroit d’où viendraient les barbares.

Et puis y’avait Coulette, ma compagne de vie,
Ma première émotion de tonton accompli.
Domino, la chanson, t’a-t-elle été écrite ?
Ce s’rait chouette de l’penser, mais j’hésite.

Sur le plan nostalgie, il me souvient Noëlle,
Alors là, c’est du dur ! Douceur, tendresse, beauté,
La grange à foin, piano et la complicité,
Tiens ! je te dédie ce poème antique, ma belle !!!

Jean-Charles Theillac

Une réflexion sur « VIRY-NOUREUIL »

  1. « au faite elle tiot Theillac, té pas ch’gamin qui nabité ache bout del’rive en nallant ach’nopital!

    tu navé in’cousine Parisienne, in’belle brune qui faigé tourno ch’tête à ché jeunes, enfin cheu quin’avait du goût, dinch’ village!

    j’main souvient d’toi, même qu’aprés ta travaillé ach’journal ach’chauny avec tin’appareil photo, c’est bien ca main tiot gars! a ben j’ta connau té d’main coin »

    Bisous BP

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