L’être et l’objet

Un petit être est né, sera-t-il être ou non?
Il paraît qu’une femme pourrait par omission
Ou bien par non-pensée, mettr’ au monde un enfant
Qui serait un objet, ou un fruit du néant

Et s’en débarrasser comme un simple gigot,
Que l’on met au frigo pour le manger bientôt.
Doit-on admettre enfin, et avec compassion,
Qu’une mèr’ ne serait qu’un objet d’érection.

C’est pas parc’ qu’on l’explique, qu’il faut s’en tenir là.
La pauvreté de l’âme, les plus grands embarras,
Peuvent légitimer l’abandon d’un enfant.
Mais étouffer la vie, c’est toucher le néant.

Cette inconscience ultime, ce manqu’ d’humanité,
Ce fruit de soi banni, cet êtr’ néantisé,
Le mari n’a rien vu, et il nie l’évidence.
Ingénieur peut-être mais roi de l’impotence

A ne pas regarder, on ne voit pas bien sûr.
On regard’ la télé, on ne voit pas l’usure
D’un’ vie artificielle, et dont l’unique objet
Est de paraître au monde, pimpant et guilleret

L’enfant n’est pas l’objet d’un achat compulsif,
Dans un supermarché, il naît de l’affectif,
D’une femme et d’un homme, il est la quintessence.
L’espoir d’humanité, une nouvelle existence

Jean-Charles THEILLAC
Le 17 octobre 200