La queue du diable

Avoir des bleus à l’âme ou se faire un sang d’encre,

Avoir une peur bleue, être le roi des cancres,

Le moral à zéro et le cœur mandarine,

La tête près des étoiles et de sa Colombine.

 

Être privé de tout ou être démuni

Face à l’adversité ou avoir du génie

Pour soi-même et les siens, indifférent à tout,

Reste alors le bon sens et un certain bon goût.

 

Puis vient le temps béni de la chance en amour.

Un’ rencontre, un dialogue, une impression. Un jour,

Le miracle se fait d’une certaine alchimie

Dans le creuset des sens et au sein de la vie.

 

Connaître le bonheur, paradoxe évident

D’une vie monotone et terne au demeurant,

Habité par les craintes, les soucis et l’ennui

Des nuits blanches et des songes, à jamais enfouis.

 

Quand le matin s’éveille aux lueurs aurorales

Et que les gouttes d’eau brillent de mille feux,

La campagne s’anime et la lumière s’étale,

Aux confins de la vue, vers l’horizon en feu.

 

Un espoir soudain est à portée de main.

Tout peut encore venir, le bon comme le malin.

C’est à nous de choisir quel est notre intérêt,

En sachant distinguer, le bon grain de l’ivraie.

 

 

Jean-Charles Theillac