Servier : le ploutocrate enfumeur

Servir et son ombre

D’ombre, sa part à lui, était bien au parterre
D’où il offrait, pépère, son taiseux bavardage.
Faussement quiet,  serein, présent à Nanterre,

Il attendrait contraint, le reste de son âge.

De son venin en germe, il distille le fiel.
Tel un dragon mythique, ineffable chimère,
Il a le regard froid et l’aveu carentiel
D’esprit pernicieux, tricheur et délétère.

Il suffirait pourtant et malgré son grand âge,
De dire, urbi et orbi, qu’impudent il fut,
Qu’obligé il sera des victimes en partage,
De son soutien total, tutélaire et profus.

Mais au possible, hélas, il n’y est pas tenu.
Et de son vil ouvrage, il ne tirera gloire.
À jamais il sera, escroc ou parvenu,
Apothicaire véreux, intriguant d’isoloir.

Ô serviteurs serviles, de Servier les manants,
Oyez nos cris, nos pleurs et nos plaintes tragiques.
Ô experts complaisants, vous êtes éminents
Mais avérés menteurs, goinfres ploutocratiques.

Jean-Charles Theillac

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